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Un bon exemple d’utilisation de l’argent du contribuable : le CEAAC à Strasbourg

novembre 8, 2022

Le Centre européen d’actions artistiques contemporaines (CEAAC), prononcez « Séaque », est un lieu d’exposition situé à Strasbourg au 7, rue de l’abreuvoir dans le quartier de la Krutenau.

Façade du CEAAC peinte par Flora Moscovici pour l’exposition « Au Bonheur » Crédit photo : Antoine Weber

Parce que j’aime donner mon avis (surtout quand personne ne me le demande), j’ai envie de vous parler d’ un exemple d’argent public bien utilisé. Je vais en plus tenter de vous convaincre de visiter ce lieu. Car j’en ai un peu marre des articles qui dénoncent le mauvais usage des deniers publics en France : y’en a partout sur internet, c’est déprimant.

Le budget annuel de fonctionnement du CEAAC s’élève à 534 000€, constitué uniquement d’argent public. Sur cette somme, la Région Grand Est en fournit 47%, la Ville de Strasbourg 30 %, La Drac Grand Est 16 % et la Collectivité européenne d’Alsace 7%.

Avec ce budget, le CEAAC propose un lieu ouvert gratuitement au public du mercredi au dimanche de 14h à 18h, et entre 3 et 4 nouvelles expositions par an.

Première raison de visiter le CEAAC : l’architecture du lieu.

Le lieu d’exposition vaut à lui seul le détour. Il s’agit d’un ancien magasin d’art de la table, construit entre 1898 et 1899 par la société Neunreiter, aujourd’hui disparue.

Photos du magasin Neunreiter au début du XXe siècle.

Ce qui est cool, c’est que la décoration d’époque a été préservée. Elle a été réalisée en 1902 par Adolphe Zilly. Le même artiste qui a conçu les façades de la maison égyptienne au 10 rue du Général Rapp dans la Neustadt et de la moins connue mais tout aussi belle façade du 30 rue Principale à Schiltigheim.

Voici la fresque florale d’Adolphe Zilly pour le plafond du premier étage de l’ancien magasin :

Crédit photo : JP Lamps

Vous pourrez aussi contempler des iris peints sur les poteaux porteurs du lieu, et l’ancienne décoration de la caisse du magasin.

Alors certes, ce centre d’art n’est peut-être pas au niveau de l’architecture du Musée juif de Berlin ou du Guggenheim de New York , mais son univers « Art nouveau » début XXe siècle vaut le détour. De plus, nous sommes loin des cubes blancs à la mode de nos jours pour exposer les œuvres. C’est d’un ennui ces lieux sans âme où les seules touches de couleur sont le rouge des extincteurs et le vert des sorties de secours.

Deuxième raison d’y aller : la scène artistique contemporaine alsacienne.

Le CEAAC propose un aperçu de la création contemporaine alsacienne. C’est un centre d’art ancré dans son territoire. En le visitant, on peut se faire une petite idée de ce qui se fait dans la région. Certes, toutes les œuvres n’ont pas été conçues par des artistes alsaciens. De plus, toute l’année dans l’Espace international, situé au fin fond du CEAAC, se trouve le travail d’artistes résidents en Alsace et partis en résidence à l’international, dans les centres d’art partenaires du CEAAC. En résumé : vous voulez estimer le niveau de la scène musicale indépendante d’Alsace ? Allez voir un concert au Molodoï ou au Diamant d’or. Vous voulez vous faire une idée de ce que produisent les artistes contemporains en Alsace ? Allez au CEAAC. C’est subventionné, oui, mais justement grâce à cela, les œuvres sont sélectionnées presque uniquement pour leur qualité artistique et non leur capacité à « se vendre ». Ce n’est pas comme dans les galeries Carré d’artistes du centre-ville de Strasbourg, où l’on peut acheter des œuvres tout juste bonnes à décorer les salons d’appartements Airbnb pour les touristes. 

Troisième raison d’y aller : la qualité de l’exposition actuelle « Au Bonheur », visible jusqu’au 26 février 2023.

Les commissaires sont la directrice du CEAAC, Alice Motard, et Joël Riff (né à Haguenau), commissaire d’exposition indépendant.

Lors du vernissage de l’exposition, qui a battu tous les records de fréquentation, des tartes flambées étaient servies aux convives : difficile de faire plus alsacien !

Je vous fais une rapide sélection de ce que j’ai retenu de cette expo :

Crédit photo : Antoine Weber

Grâce à un astucieux placement, nous entrons au CEAAC sous l’œil du portrait de Salomé Neunreitner (1840-1927), fondatrice de l’ancien magasin. Une fois quitté son air sévère de vieille veuve Alsacienne ; nous trouvons sur notre gauche une boutique ouverte le temps de l’exposition, le Moly Shop, du nom de la plus ancienne résidence d’artistes française (Moly-Sabata) située à Sablon à 50 km au sud de Lyon. Les visiteurs peuvent y acheter les pièces conçues par des potiers et céramistes de la région.

Les prix sont accessibles (entre 15 et 30€) et toute les pièces sont uniques. Il s’agit de céramiques et poteries utilitaires, dont on peut se servir comme tasse, assiettes etc. Cela créée un sympathique écho avec les marchandises vendues dans ce même lieu au début du siècle précédent.

Au fond du rez-de-chaussée, nous nous retrouvons devant un superbe luminaire de Julie Béna (née en 1982) qui a un parfum « Art nouveau ». Mais en s’approchant, le visiteur se rend compte que les sculptures en verre disposées aux extrémités sont en réalité des vulves féminines !

Ce luminaire a été si intelligemment placé dans l’expo que cela m’a fait penser à l’un des chefs-d’œuvre de l’architecture « Art nouveau »,l’Hôtel Tassel à Bruxelles, créé par Victor Horta en 1893. Jugez plutôt :

L’œuvre de Julie Béna accrochée au CEEAC crédit photo : Emilie Vialet

L’Hôtel Tassel à Bruxelles

Il y a un petit air, vous ne trouvez pas ?


Une autre artiste qui m’a marquée dans cette expo : Françoise Saur (né en 1949)

Cette artiste, dont les œuvres sont disposées un peu partout dans le CEAAC, a vidé une maison familiale suite à un décès. Elle a pris des photos, extrêmement composées, d’objets divers trouvés dans cette maison. On dirait presque des peintures, des natures mortes. Il y a une vraie beauté dans ses compositions. Ça m’a fait penser au temps qui passe et les choses laissées derrière nous quand on rend l’âme.

Crédit photo : Antoine WEBER

Il y a aussi des œuvres que je n’ai pas appréciées. Comme les arrangements de balais d’Alexandra Midal :

J’ai d’abord pensé à un match de Quidditch, ou à une exposition de Nimbus 2000 et d’éclairs de feu. Mais non, il s’agit bien d’une œuvre qui n’a rien à voir avec l’univers d’Harry Potter. D’après les explications des commissaires d’exposition, cela fait écho à une secte religieuse américaine du XIXe siècle. L’œuvre est liée à une vidéo que l’on peut regarder sur l’écran visible sur la gauche de ma photo. Cela m’a paru au mieux fantaisiste, au pire laid et incompréhensible.

Mais voyez-vous, ce n’est pas parce qu’on n’aime pas certaines œuvres d’une exposition qu’il ne faut pas aller voir l’exposition dans son ensemble. Par exemple, ce n’est pas parce que certains titres du dernier album d’Orelsan ne me plaisent pas que je n’aie pas apprécié l’album ! 

D’ailleurs, peut-être que vous allez aimer ce que je n’ai pas aimé et vice-versa. C’est ce qui est positif lorsqu‘on visite un lieu comme le CEAAC : on en ressort toujours avec une expérience différente selon les personnes.

Voilà pourquoi je recommande d’y aller à plusieurs, entre amis, en couple ou avec son date Tinder. Une fois l’exposition visitée, vous pourrez vous poser dans un des innombrables bars du quartier pour discuter de ce que vous avez aimé et/ou détesté et comparer vos impressions. Cela vous permettra d’avoir enfin un autre sujet de conversation que l’éternelle : « C’est quoi la dernière bonne série que t’as vue ? ».

Enfin, je dirais qu’il n’est pas nécessaire d’avoir passé 15 ans en fac d’arts plastiques ou de connaitre par cœur l’œuvre de 500 peintres différents pour donner son avis et visiter ce genre de lieu. Cette impression élitiste est souvent entretenue par le milieu de l’art contemporain, à tort selon moi. Car il suffit d’aimer la beauté et d’être curieux. Rien de plus.

Conclusion : Pour environ le même coût annuel que 10 policiers, l’argent du contribuable nous permet d’avoir un endroit qui essaie de nous rendre plus curieux, plus intelligent et dont tous les Strasbourgeois devraient faire la visite au moins une fois par an.

Antoine WEBER

Le site du CEAAC

The Pirate’s Candies : le piège à touristes strasbourgeois

septembre 19, 2022

Si vous êtes Strasbourgeois, vous êtes forcement déjà passé devant ce magasin. Il en existe trois dans la ville. Je vais vous parler de celui situé juste à côté de la Cathédrale, rue Mercière :

Crédit photo : Antoine WEBER

Le concept est simple, une déco plutôt attirante, des pirates qui protègent leur trésor constitué de dizaines de sortes de bonbons avantageusement présentées sur de faux tonneaux en plastique. Cela donne envie, surtout aux enfants, d’y rentrer et de demander à leurs parents d’en acheter.

Crédit photo : Antoine WEBER

Crédit photo : Antoine WEBER
Crédit photo : Antoine WEBER

Les clients qui sont entrés dans ce magasin avec l’intention d’acheter ne se rendent compte qu’au moment de la pesée qu’il s’agit des bonbons les plus chers de France : 39,90€ le kg. Difficile de s’en apercevoir avant car aucun prix n’est indiqué. Seul un petit écriteau à côté de la caissière peut nous aider :

Crédit photo : Antoine WEBER

Vu les prix, il s’agit d’authentiques pirates.

Je tiens à dire qu’il est normal de trouver autour des lieux touristiques des boutiques de souvenirs qui vendent des produits en rapport avec le monument à des prix relativement élevés. Cela existe probablement depuis l’Antiquité et il n’y a rien de mal à cela. Le problème, c’est que les bonbons de The Pirate’s Candies n’ont rien à voir avec Strasbourg, l’Alsace ou la Cathédrale ! De plus, ce magasin enlaidit atrocement la rue Mercière, détériore la réputation touristique de Strasbourg et pratique des prix abusifs.

Pour que vous compreniez à quel point ces bonbons sont chers, je vais vous donner deux petits exemples :

  • Les bonbons à l’UGC Ciné Cité Strasbourg Etoile sont vendus à 27,50€ le kg, soit 1/3 moins cher’ que chez The Pirate’s Candies
  • A 150 mètres à pied du magasin Pirate se trouve, rue des Grandes Arcades, le supermarché Auchan. Là-bas, on peut acheter un paquet de bonbons Schtroumpf de 300g (mes préférés) pour 1,41 € soit 4,7€ le kg. Plus de 8 fois moins cher qu’à The Pirate’s Candies.

Concernant l’enlaidissement de la rue, je vous laisse juger cette décoration qui aurait d’avantage sa place à Disneyland ou Europa Park :

Crédit photo : Antoine WEBER

Johny Depp/ Jack Sparrow et Notre Dame de Strasbourg

Des touristes se prennent en photo devant les pirates alors qu’ils sont à 30 mètres de la façade de la Cathédrale :

Crédit photo : Antoine WEBER

Comme dit plus haut, ce magasin donne une mauvaise image de Strasbourg aux nombreux touristes. Et ce n’est pas que moi qui le dit. Comme preuve, nous pouvons constater que ce magasin a une des pires notes Google de la capitale alsacienne. Les 121 avis lui donnent 1,3 étoiles sur 5. À titre de comparaison, le Centre des Impôts des Strasbourg, qui ne manque certainement pas de personnes insatisfaites, est mieux noté avec 2 étoiles sur 5 pour 243 avis…

Voici une sélection d’avis Google pour Pirate’s candies rue Mercière :

Ces prix sont d’autant plus inacceptables que tenir ce magasin demande moins de travail que les autres. Il n’y a même pas besoin de réarranger les vitrines selon les saisons ! Cette déco de pirates est exactement du même mauvais goût 365 jours par an. De plus Les bonbons sont une nourriture presque impérissable. Ce qui n’est pas le cas des glaces, des pains d’épices, des chocolats et des autres mets servis autour de la Cathédrale. Donc pas besoin de les conserver au frais, ni de faire trop attention aux dates de péremption. Rien de grave ne peut arriver avec un bonbon périmé, ils deviennent dur avec le temps, voilà tout. C’est le cas dans ce magasin d’ailleurs, si on en croit les commentaires laissés.

Enfin : avec des bonbons vendus par les grossistes alimentaires entre 1 et 4€ le kg, leurs marges doivent être gargantuesques. Ils multiplient par plus de 10 leur prix d’achat. Même les vendeurs de stupéfiants doivent engranger des marges plus faibles.

Je suis conscient qu’ils ne violent aucune loi, mais peut-on tolérer un magasin qui nuit à l’image de Strasbourg auprès des touristes ? Est-ce que l’on veut que des touristes reviennent dans leur pays en ayant une image de Strasbourg comme piège à touristes à cause d’un seul magasin ?

Si tout ce qui compte, c’est l’avis du propriétaire du bail commercial, qui va forcément prendre le locataire prêt à payer le loyer le plus élevé. On va bientôt se retrouver avec des Starbucks, des Burger King et un supermarché Carrefour directement sur la place de la Cathédrale. C’est déjà le cas dans le reste de la ville, ne pouvons-nous pas laisser au moins un tout petit ilot sans franchises autour de la Cathédrale ?

Selon moi, la mairie devrait poser certaines normes aux magasins situés dans le voisinage immédiat d’un monument si important. Comme ce qui est fait pendant le Marché de Noël, où les chalets vendant des gadgets électroniques sans rapport avec Noël ont été supprimés.

Il est faux de penser que l’on ne peut rien faire. Les Strasbourgeois peuvent agir en en parlant à leurs élu.e.s, en lançant une pétition. On peut même écrire un article !

Crédit photo : Antoine WEBER

La Petite Robe Noire, un parfum Guerlain

mars 10, 2015

Contexte  lancement de  : La petite Robe noire « ma nouvelle eau fraiche » par Guerlain en Janvier 2015. C’est un produit dérivé de l’eau de parfum La petite Robe noire.

la petite robe noire

Cela fait quelque temps que j’avais envie d’écrire sur un parfum de Guerlain qui a su se hisser sur le podium des parfums féminins les plus vendus en France ces deux dernières années (source : magazine Challenges). En effet, pour l’année 2014 le parfum le plus vendu était La vie est belle de Lancôme, le deuxième J’adore de Christian Dior et troisième La petite Robe noire, devant l’indémodable vache à lait Chanel N°5.

Ce qui a piqué ma curiosité c’est que ce parfum se paye le « luxe » de ne pas être représentée par une égérie. Celui de Lancôme est représenté par Julia Roberts et J’adore par Charlize theron (dont je suis sur les publicités pour ses deux parfums vous viennent immédiatement en tête). La petite Robe noire est représenté uniquement par un dessin très mode d’une petite robe noire.

Selon Guerlain, il s’agit là d’un hommage à COCO Chanel qui a créé cette robe dans les années 1920 et qui est devenue un standard de la garde robe féminine depuis; mais je ne pense pas que cela soit entièrement vrai. Selon moi, ce parfum et son succès sans égérie s’appuient sur un phénomène très récent, que je qualifierai de « BD mode ». Les deux auteurs les plus connues sont Margaux Motin et Pénélope Bagieux qui sont toutes les deux les auteures de BD à succès qui parlent de façon comique de la vie des femmes. Mais pas seulement, car ces auteures de talent n’habillent pas leurs héroïnes des mêmes vêtements sur tous leurs dessins façon Gaston Lagaffe ou Tintin. Non, elles leur ajoutent un truc en plus, elles font un travail remarquable en leur dessinant des ensembles qui n’auraient rien à envier à des magazines de mode ou des dessins de Karl Lagerfeld. Et qui ont surement donné des idées de tenues à leur lectrices. Je vous laisse admirer :

Penelope Bagieu

Penelope Bagieu

 

Pénélope Bagieu

Pénélope Bagieu

 

Margaux Motin

Margaux Motin

Vous pouvez constater la ressemblance entre leur façon de dessiner d’une part et l’esthétique du parfum La petite Robe noire d’autre part. Cela est encore plus visible sur le clip publicitaire :

Le personnage me fait penser à une « girl next door » ou à la jolie copine du lycée à la fois cool et intelligente. Une certaine idée de la femme Française contemporaine. Présente dans le films et le style des BD. On peut donc dire que ce parfum est dans l’air du temps.

Concernant l’odeur du parfum en elle-même, je trouve que c’est une odeur mignonne et féminine. Elle termine sur une note plutôt douce, certainement pour plaire au plus grand nombre. C’est l’inverse du parfum historique de Guerlain Shalimar qui sent aussi fort qu’un litre de wasabi froid dans les yeux… Mais dont le succès ne se dément pas depuis 1925 !

L’illustration de la petite robe noire permet également de s’identifier plus facilement au parfum et à son imagerie. Les clientes peuvent se dire facilement : « si je porte ce parfum, ce sera comme me glisser dans une jolie robe, ce ne sera pas un miracle mais ça va améliorer mes chances de séduire ».

De toute façon, tout parfum sert de près ou de loin à séduire nos collègues de l’espèce humaine, et pas besoin de lire Freud pour le savoir… Donc ce parfum fonctionne différemment des autres parfums où la cliente est sensée s’identifier, ou du moins se comparer à l’égérie (Natalie Portman pour Miss Dior , Julia Roberts pour La vie est belle de Lancôme etc…). Avec ce parfum elle est plutôt invitée à se montrer sur son plus beau jour. Que le parfum soit un outil de sa séduction et pas une finalité comme une belle robe en quelque sorte. C’est plus honnête et cela lui donnera plus confiance en elle. Et je pense partager l’avis de beaucoup d’hommes en disant qu’il n’y a rien de plus charmant qu’une fille qui a confiance en elle.

Passons ensuite à « La petite Robe noire – ma nouvelle eau fraiche » qui est un dérivé du parfum La petite Robe noire.

ma robe pétale

eau fraiche

Mais attention, c’est une eau fraiche. Je vais donc vous rafraichir la mémoire sur la classification des parfum :

  • les eaux de parfum ont une concentration de 12 à 20%
  • les eaux de toilette de 7 à 12%
  • les eaux fraiches de 1 à 3%

Le flacon de 30 ml de Ma robe pétale est à 55€ alors que le flacon de parfum La petite Robe noire de 30 ml est à 63 €. Autant dire que le groupe LVMH (propriétaire de Guerlain) se fait une bonne grosse marge en vendant ce produit. Même trop grosse je trouve. Ils ont un peu laissé filer au niveau de la qualité du produit fini… J’ai senti le parfum à plusieurs reprises et son odeur m’a fait penser à tous les parfums mis ensemble, c’est la même odeur que lorsque l’on rentre dans un Sephora, en fin de journée, le 23 décembre, quand tous les clients ont passé la journée à s’asperger de tous les parfums du magasin. Tout en ayant un arrière gout de pistache/clémentine.

Concernant le flacon en lui-même, rien à dire; ils ont vraiment fait un beau travail avec le dessin de la robe et la couleur. Concernant la forme et le design du flacon, ils ont simplement récupérer un design fait par Jacques Guerlain lui-même au début du XXième siècle qui avait déjà été utilisé pour La petite Robe noire.

Enfin un dernier mot sur le clip publicitaire :

Il m’a tout de suite fait penser à cette introduction d’un de mes films préféré étant ado et je pense qu’ils s’en sont au moins inspirés pour leur propre clip :

Pour les curieux la chanson des deux clips a été composée par Quincy Jones et se nomme « SOUL BOSSA NOVA »

Pour moi le clip de Ma robe pétale, le style « animation » et le propos « fun » du clip sont réussis. Ca m’a fait sourire quand le personnage fini avec le groom du palace parisien où elle passe la nuit, enfin si j’ai bien tout compris…

Pour conclure, nous avons là un produit bien étudié et qui est un succès commercial, La petite Robe noire. Et puis nous avons son dérivé Ma robe pétale dont je ne comprends pas vraiment l’utilité car les possibilités de vendre des dérivés d’un parfum sont déjà très nombreuses : crème pour le corps, gel douche, eau de toilette etc… Mais n’oublions pas que c’est LVMH qui est propriétaire de ce parfum et que leur stratégie est très souvent de prendre un produit très luxueux avec une forte renommée et qui se vend très peu comme des malles Louis Vuitton ou de la haute couture Dior. Puis de proposer des produits dérivés plus accessibles qui se vendent plus comme des ceintures, écharpes, cravates, sacs à mains… Ici c’est la même chose avec La petite Robe noire : le produit marche et est plutôt cher donc LVMH lance la cash machine en vendant des produits dérivés. D’ailleurs sur le site de Guerlain, on peut acheter La Petite Robe Noire – Mon Eau de Lingerie qui je cite : « vous propose une nouvelle gestuelle de parfumage, totalement inédite avec « Mon Eau de Lingerie ». Une brume légère pour parfumer délicatement sa lingerie et ses petites robes noires préférées! Un secret de parfumage et de séduction dévoilé par la Petite Robe Noire.« . Impossible de savoir la concentration de ce produit vendu quand même 59.90€ les 100 ml. Comme ça, même quand on enlève sa petite robe noire après avoir séduit son homme, on n’est jamais complètement nue !

 

 

Marque de distributeur (MDD) Hard discount : Bière « Feldbrau »

janvier 28, 2015

IMG_1304Contexte :

Cette bière est la moins chère du rayon bière du hardiscounter 1300175667 , elle coûte 0.32 € la canette soit 0.97€/L. Je crois que c’est tout simplement une des bières les moins chères vendues en France.

 

Comme je l’avais écrit dans mon précédent article sur l’energy drink Speedstar, la stratégie d’une MDD hardiscount est très simple : essayer de faire oublier qu’elle est une MDD hardiscount. Et pour le coup, Feldbrau essaye de le faire oublier si fort qu’elle me fait penser à une Dacia avec une statuette Rolls Royce scotché sur le capot.

En effet, une phrase qui à première vue n’a PAS sa place sur la face de la canette de Feldbrau, « BIERE BLONDE de LUXE », figure en gros caractère sur le haut de la canette. Vous me direz : « C’est vraiment prendre les gens pour des cons » et je serai d’accord avec vous, cependant cela marche… Je vois ça comme un outil marketing très simple dont je vais vous expliquer son fonctionnement en deux temps.

Premièrement, le consommateur cherche la bière la moins chère du rayon (n’oubliez pas que nous sommes dans un Harddiscount), il trouve la canette de Feldbrau à 0.34€. Deuxièmement, il se dit : « Mince, ça doit vraiment être de la flotte à ce prix là » puis il voit la mention « Bière de Luxe » sur la face, il pense ensuite : « Bière la moins chère + bière de luxe = bière normale = Kronenbourg = Heineken = Carlsberg » et il l’achète !

Descendons ensuite vers le nom de la bière : Feldbrau (« Brassin du champ » en allemand). Ce nom est à connotation germanique pour évoquer les bières allemandes qui ont un statut légèrement plus élevé que les bières françaises. La question que je me pose est : pourquoi avoir rajouté qu’elle était finement brassée en France ? Il y a clairement une opposition entre le nom allemand et le : »finement brassée en France ». C’est comme si je vous vendais un vin « Saint-Emilion grand cru de Bordeaux » suivi de la mention « avec des raisins russes finement sélectionnés »… Cela serait quelque peu risible, vous ne trouvez pas ?

Au passage, la mention « finement » qui fait partie de ces quelques adjectifs qui sont ajoutés gratuitement sur de nombreux packagings pour faire plus classe. Cela ressemble à « tout frais de la ferme » sur une boîte d’œufs venu de poules élevées en batterie. Feldbrau a tout à fait le droit de mettre brassé en France, car en effet cette bière hardiscount a été brassée à la Brasserie de Saverne. Cette brasserie est la productrice de boisson assez connue : l’energy drink Dark Dog et la bière plutôt haut de gammelicorne. Donc en gros cette brasserie fabrique à la fois de la bière « haute » qualité Licorne et le lendemain de la Feldbrau. Même si il ne doit pas y avoir les même ingrédients dans la Licorne et la Feldbrau, les cuves doivent être les mêmes et cela invite a se demander si les différences entre les bières grand public sont vraiment si importantes…

BDS = brasserie de Saverne

BDS = Brasserie de Saverne

Enfin, je terminerai cette analyse avec les colombages présents sur le packaging de la bière. Les colombages qui sont présents dans les anciennes maisons de villages, principalement dans la vallée du Rhin, évoquent l’authenticité et la tradition. Encore des valeurs plutôt haut de gamme pour Feldbrau, bien joué. Je rajouterai juste que sur la Feldbrau ou « brassin du champ » un champ de malt (qui ressemble très fortement au blé) aurait été beaucoup plus logique. Mais comme vous avez pu le remarquer dans mon article, la logique n’est pas vraiment une valeur importante pour Feldbrau.

Feldbrau

Les colombages « traditionnels » sur le coté de la canette.

 

Vous avez donc pu voir, je l’espère, avec cette mini série de deux packagings hardiscount à quel point les distributeurs hardiscount font tout pour vous faire oublier que vous achetez des produits bas de gamme. N’oublions pas que ce qui fait vraiment marcher ces produits, c’est leur prix de vente. Même si le packaging, le nom et la présentation sont un peu farfelues, le consommateur leur pardonne tout avec un tel prix. Mais je ne peux m’empêcher de penser qu’ils aurait pu bosser un peu plus l’aspect extérieur du produit…

 

 

Marque de distributeur (MDD) Hard discount : Energy drink « Speedstar »

janvier 14, 2015

 

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Contexte : Magasin Norma (hard discount) à Strasbourg pas loin de chez moi. J’ai choisi un produit de marque distributeur 1300175667 et je vais tenter de décrypter leur façon de faire ressembler leur produits à des produits de marque.

 

Premières impressions :

Tout le monde a déjà en tête le nom de la marque que Norma cherche à copier, RedBull. Une chose m’a frappé, la rue où se trouve le magasin Norma est « historique » car c’est dans la rue des frères à Strasbourg que de nombreuses franchises de restauration devenues nationales, voire européennes sont nées. En effet Mezzo Di pasta (pâtes à emporter), les restaurants Flam’s (tartes flambées) , NOOI (pâtes à emporter), Pur Etc (fast good) et enfin deux petits nouveaux 231 EAST (burgers) et Cagao (chocolat chaud à la Starbucks). Toute cette énumération pour vous dire que la rue est très fréquentée par une clientèle étudiante qui a besoin de manger vite et bien. Très souvent les plus jeunes d’entre eux prennent le menu le moins cher des entreprises citées plus haut à emporter et l’accompagnent d’une canette de soda de marque distributeur comme Speedstar. Lorsque je cherchais un sujet pour mon nouvel article, j’ai entendu une conversation entre deux jeunes collégiens au rayon soda : « ils sont où les RedBull? » et l’autre répondit : « juste à coté du truc bleu là, ils sont souvent en rupture de stock » Après un court moment d’hésitation, le premier s’est saisi d’une canette de Speedstar et s’est dirigé vers la caisse du Norma.

Ces ruptures de stock sont selon moi savamment « organisées » pour que leurs clients soient forcés d’acheter leur (encore plus sucré et acide) energy drink Speedstar. Et ils finiront par l’acheter à la place du RedBull. Faut dire qu’à 0.45€ la canette, Speedstar est presque 1€ moins chère…

 

Analyse :

Selon moi, la stratégie d’une MDD hardiscount est très simple : essayer de faire oublier qu’elle est une MDD hardiscount.

Dans la partie qui suit, je vais essayer de lister et d’expliquer toutes les astuces utilisées par le packaging de ce produit :

– les couleurs : Speedstar copie les couleur de RedBull : le bleu, le gris et le rouge. Il manque le jaune-orange du soleil entre les deux taureaux et on les a toutes. S’il vous prend l’envie de produire un soda au cola en MDD essayer de mettre le maximum de rouge et blanc pour faire penser à coca-cola.

– le mot « nouveau » : le packaging de Speedstar met très en valeur ce mot qui contraste avec le reste écrit en anglais. Le mot nouveau est donc là en français pour que le consommateur comprenne bien qu’il n’a pas encore gouté ce « nouveau » energy drink. C’est une des plus vieilles tactiques du marketing. Le consommateur aura envie de gouter, d’acquérir, de posséder de façon inconsciente ce nouveau produit. Puis les premières goulées viendront comme de la BIAFINE sur un coup de soleil. De plus, le mot nouveau écrit en diagonale rappel encore plus la diagonale entre le gris et le bleu sur la canette de RedBull.

– Le langage : sur la canette de RedBull, en dehors de la marque, seuls les mots « energy drink » sont écrits. Pas la peine de blablater, RedBull est LE energy drink et n’a rien à prouver. C’est différent pour Speedstar : il a TOUT à prouver. Speedstar ne lésine donc pas sur les moyens et utilise même deux langues : l’anglais et le français.Avec Taurine & Caféine : dernier emploi du français. Notre energy drink préféré écrit en français ce qu’il veut que l’on comprenne. C’est à dire « nouveau ». Ensuite  » Avec Taurine & Caféine » le reste est écrit en anglais #parcequeçafaitplusclasse et ça vend mieux. Tout le monde sait que RedBull contient de la taurine et de la caféine. L’ajout de cette dernière phrase sert donc à prouver au consommateur hésitant que ce qu’il y a dans le RedBull se trouve également dans Speedstar. Le coup de grâce.

– L’animal : RedBull utilise le taureau qui est un animal puissant et un symbole de force. L’emploi du taureau se justifie aussi par la présence de taurine dans le breuvage. La taurine, ce fameux composant « issue des couilles de taureau ». Vrai ou faux peu importe, cela fait vendre. Speedstar choisi le guépard, l’animal terrestre le plus rapide du monde et synonyme de vitesse. Le sous-entendu est facile : « si je bois cette boisson je pourrai courir aussi vite que le guépard ». Le nom en remet une couche : Speedstar = le héros de la vitesse.

– Energy drinkbasenergy : Speedstar écrit : »The power of energy, energy drink » deux fois energy dans la même phrase. Imaginez les chefs de produits pendant la réunion de marketing : « bon les gars, comment on va faire pour que nos clients comprennent bien que notre Speedstar est un energy drink comme RedBull ? » et un autre répond « Ben on a qu’à mettre 2 fois le mot « energy » dans la même phrase sur la face du packaging » . C’est fou ce rabâchage, mais comme le disait Napoléon :  » La répétition est la plus forte des figures de rhétorique. « . Bon, je sais pas si le chef de produit Speedstar s’est inspiré de Napoléon pour le packaging, m’enfin ils ont bien répéter leur positionnement.

-Le positionnement en rayon : vu que le Speedstar est vendu en caisse de 60, le chef de produit a pu se permettre quelques fantaisies plutôt réussies dans l’aspect général en rayon :

La façon dont cet animal est représenté sur chaque canette donne un joli effet dans le rayon.

La façon dont le guépard est représenté sur chaque canette donne un joli effet en rayon.

 

Conclusion : Speedstar doit littéralement sauter à la tête des clients du rayon liquide des Norma. Et c’est réussi selon moi, En passant les yeux sur ce produit même moins d’une seconde, même sans rien lire, on comprend que c’est un energy drink. Malgrès que sa manière d’y arriver est plutôt risible, et sans imagination. Encore fois, à 0.45€ la canette on peut tout pardonner à cet aspirant RedBull.

En tout cas, écrire cet article m’a bien fatigué, je vous laisse, je vais boire une canette de SPEEDSTAR bien fraiche !

 

 

 

Publicité Crunch avec Norman

juin 25, 2012

Contexte :

Publicité du chocolat Crunch du groupe Nestlé en 2012. Diffusée à la Tv et également sur internet (Pub avant les vidéos YouTube notamment)

+ Les vidéos de Norman qui va à différentes destinations (Tokyo, Islande ,etc.) difusées sur sa chaine Youtube.

Première impression :

La marque Crunch  a toujours visé les jeunes et les publicités de la marque sont nombreuses et pour la majorité de qualité, je vous encourage d’ailleurs à aller faire un tour sur Ina.fr pour en revoir quelques une.  Je vais juste vous mettre celle qui date de mon adolescence (1999). Cette pub m’avait même poussé à faire acheter à ma mère des « top Crunch » après l’avoir vu  :

Mais c’est l’unique fois que j’ai mangé du Crunch dans ma vie car le goût ne me plaisait vraiment pas.

Concernant la publicité de Norman, la marque a décidé  d’y intégrer un coté participatif. En effet, on avait la possibilité de voter pour élire sa prochaine destination. Cela pour créé du trafic supplémentaire autour de Crunch et de Norman.

La pub de Crunch s’appuie également sur les 1.1 million d’abonnés de Norman qui ont pour la majorité entre 14 et 20 ans, la cible principale de Crunch, et cela permet d’augmenter la visibilité des différentes escales sponsorisé de Norman.

Analyse :

Lorsque j’ai vu cette nouvelle pub je me suis mis à admirer cette marque sérieusement. En effet, elle vise les jeunes depuis 50 ans ! Il doit être très difficile de s’adapter année après années au goût marketing des jeunes qui par définition ne reste jeune qu’un petit moment de leur vie. La marque doit sans cesse s’adapter aux goûts et aux modes de sa cible changeante. Et pour cela elle garde le même message mais change sa forme et l’adapte au goût du jour.

Le message de cette publicité ( et de toute les autres de Crunch) est que : lorsque l’on mange Crunch il se passent quelque chose de Cool. Il suffit de transposer ça au goût du jours. Dans les années 80 on peu voir une pub avec une adolescente qui marche dans un Bus avec un Walkman. Aujourd’hui c’est Noman qui mange des Crunch et qui part en Voyage depuis son canapé.

Un des moyens les plus faciles et fiables de plaire à une cible et de prendre une personnalité qui plaît à la cible  en l’occurrence en 2012 : Norman. Rien que le fait de prendre une star qui n’est pas issu de la téléréalité ou de la télé en général est a noter pour le futur du petit écran. La marque arrive ainsi à agripper des jeunes qui regardent de moins en moins la télé (et donc les pubs) grâce à une star de l’internet. Ce qui leur permet de paraître cool auprès des jeunes qui iront faire acheter par leur mère les produits Crunch.

Crunch utilise également brillamment tous les supports possibles pour toucher les jeunes. Le Facebook de Crunch FR a beaucoup de « like » (650 000) et le nombre de nouveaux « j’aime » subit des pics lors de la campagne pub Norman. La marque a également lancé une radio découvreuse de talent musical.

Conclusion :

La publicité avec Norman est symptomatique d’une époque, c’est très 2012 ! En effet, une marque ne pourra bientôt plus se contenter d’affiches « 4 par 3 » ou de publicités TV pour lancer la notoriété d’un produit ou même la maintenir.

C’est aussi un moyen pour les nouvelles stars d’internet de gagner leur vie. Car c’est bien d’avoir un milliard de vues sur YouTube mais ça ne génère pas de revenues conséquents.

Pour finir, je dirai que cette marque est un pur produit marketing, ce que les adolescent raffolent de manière générale (rappelez-vous de Justin Bieber et des casques Beats by Dr. Dre entre autres…) il suffit donc d’insuffler assez de Com ciblée pour déclencher l’acte d’achat en supermarché, acte qui est déjà facilité grâce au très reconnaissable packaging de Crunch.

Campagne pour le Parfum LOVERDOSE de DIESEL.

avril 2, 2012

Contexte : Pub pour le dernier parfum de Diesel. La communication du parfum est du niveau d’un lancement mondial sur tout les supports possible : papier, web, vidéo grandes affiches etc…  Je parlerai de la pub papier, vidéo et même un peu de la page facebook.

Premières impressions :

J’ai toujours eu un faible pour les publicités de parfum car elles sont certainement les plus durs à réaliser et à décrypter. En effet, un parfum doit par un visage un nom et un univers faire vendre, et tout cela sans le dire précisément mais en l’évoquant, en créant un univers en somme. Et tout cela avec une simple pub.

Les pubs de parfum paraissent épurées par rapport aux autres pubs de forfait mobile ou voiture. C’est pourquoi ce sont les plus difficiles à construire. Tout comme il est plus facile de composer un solo de guitare très compliqué et technique, que les quelques accords de Seven Nation Army.

Le double sens du nom du parfum n’est pas mauvais, Lover Dose et l’overdose à la fois des mots évoquant l’amour et le rock and roll. Bon je rajouterai quand même que s’il y a un truc que je ne trouve pas cool dans le monde c’est bien les overdoses. Mais le nom lance d’entrée  les univers du rock and roll et de l’amour. Je vais d’ailleurs lister les éléments qui évoquent chaque univers dans la publicité LOVERDOSE dans un souci de clarté de mon propos.

Univers Rock and roll :

Le nom compris dans le parfum « overdose » fait bien sûr penser au rock and roll et aux rock stars mortent bien souvent d’overdose d’héroïne  dont les noms sont bien inscris dans l’imaginaire collectif. Mais si on regarde les récents décès musicaux se sont plutôt des chanteur pop  et des acteurs qui y passent, et principalement du aux overdoses de médicament (Michael Jackson, Philip des 2be3, Whitney Houston, Heath Ledger etc…)

Le pantalon en cuir noir du mannequin fait immédiatement penser à celui que portait Jim Morrison dans les concerts des Doors. Je rajouterai que le cuir noir en général évoque le rock.

Enfin le visage du mannequin a été bien choisi. En effet ses dent de devant légèrement écartées à la Vanessa Paradis  et sa coupe sont plutôt connotées rock and roll. Le maquillage noir autour des yeux est un des clichés du maquillage indispensable aux rockeuses.

Sur une autre pub papier on peut voir que la mannequin a des tatouage en forme d’étoile sur le bassin.

Univers Amour :

Le nom du parfum, qui donne Lover Dose en le séparant, une dose d’amour en français. Pas vraiment besoin d’expliquer; lorsqu’on applique le parfum cela donne une dose d’amour sur son corps. En se parfumant, on provoque une overdose d’amour aux gens qui nous entourent.

La forme du parfum est un cœur.

La position du mannequin et son haut dénudé évoquent une position plus ou moins érotique d’une fille à moitié allongée sur un lit attendant son amoureux(se).

Enfin la couleur du parfum, le violet, est une sorte de mélange de rose/rouge (couleur de l’amour) et de noir couleur du rock and roll.

Analyse :        

Ce parfum cible les jeunes filles; tout dans ce parfum est fait pour leur parler. Les filles doivent se sentir jolie et rock and roll avec ce parfum. C’est le message principal de la communication du parfum.

A ce propos, j’ai fais un tour sur le facebook de Loverdose (et oui je fais les choses à fond !) et l’orientation marketing y est également respectée à la lettre, et très girl power. Lorsque l’on clique sur « j’aime » on peut y voir un album photo sur les licornes, un article sur les Harajuku girls et mon préféré un sondage qui demande « who run the world ? » et avec des propositions toutes plus folles les unes que les autres comme « Mortal combat, fuck u rihanna haters, et when bad meets evil » Bien sûr la réponse la plus choisi à 98% est « Girls ». Même si cela me fait sourire, le résultat est là ; la page a beaucoup de fans et les concours sont nombreux pour les garder  actifs sur la page. (url du facebook si vous voulez y jetez un œil : http://www.facebook.com/loverdose)

Je ne fais pas ça d’habitude mais je vais rajouter la publicité TV, comme ça j’aurais fait le tour des supports pub de cette campagne qui a du coûter légèrement plus chère que la campagne de communication de l’anniversaire du petit Thierry, 10 ans… voici la pub :

Vous pouvez voir une déclinaison vidéo de ce que j’ai dit plus haut, en trois mots : rock, jeune et amour.  Demandez-vous seulement si une personne de 60 ans se sentira concernée par cette pub. Évidement que non. Je trouve que l’agence publicitaire qui a créé cette campagne a bien réussi le spot TV qui tranche avec les autres parfums qui font des pubs moins peuplées et sont situées encore plus dans un monde imaginaire.

Disons le une fois pour toute, si tout le monde se retourne sur son passage c’est parce qu’elle est extrêmement jolie. Mais l’inconscient des jeunes filles va les faire comprendre que c’est grâce au parfum et non à la beauté du mannequin. Équation simpliste certes mais qui marche (si j’achète le parfum = je serai jolie.)

Le choix de « the new fragrance » au lieu de « nouveau parfum » en français, donc plus traditionnel, est évidement voulu. En effet, la langue anglaise est plus synonyme de rock and roll que la langue française (désolé les BB Brunes). Donc c’est un point en plus pour l’univers rock and roll que Diesel essaye de créer autour de son parfum.

Conclusion :

Je ne suis pas spécialiste de l’odeur des parfums donc je ne m’aventurerai pas dans ce domaine. Néanmoins c’est le but ultime de cette campagne. Donner envie au consommateur de se rendre dans le Sephora le plus proche pour sentir ce parfum. Au moment où le consommateur sent pour la première fois le parfum, il faut savoir que son cerveau a déjà mémorisé toute la comm’ de la marque et que son jugement ne se fera donc pas uniquement sur l’odeur. Même si je suis sur que le parfum sent très bon. En effet il est très rare qu’on choisisse un parfum pour son odeur. Notre choix sera toujours aiguillé par la communication de la marque. Et dans ce domaine je trouve que LOVERDOSE a réussi son coup, le positionnement est clair. Et tant mieux j’ai envie de dire. Imaginer-vous sentir tous les parfums disponibles dans un Sephora standard avant d’en acheter un, il y aurai de quoi s’évanouir.

Campagne Smart Janvier 2012, « Déjouez la ville »

février 14, 2012

Contexte : Pub pour la voiture Smart (Daimler) visibles sur les arrêts de bus et tram à Strasbourg. Après renseignement auprès de l’agence qui a créé cette campagne (agence CLM BBDO) j’ai appris à ma grande surprise que la pub est diffusée depuis la mi-janvier sur les 20 plus grandes aires urbaines françaises avec plus de 600 accroche/pub différentes  !

Premières impressions :

Plus la ville est grande plus il est difficile de se garer en son centre. C’est donc à l’arrêt de tram à coté de chez moi que j’ai découvert cette nouvelle campagne de Smart vers mi-janvier 2012. Avec une accroche intitulée « on passe un tiers de sa vie au lit et combien à chercher une place ? » + le prix de la smart; même si j’utilise que très rarement ma voiture j’ai tout de suite été frappé par le ton humoristique et précis de la pub.

De plus lorsque qu’on cherche une place en ville pendant plus de trois minutes après avoir vu la pub de Smart, on y pense et on se dit « avec une Smart j’aurai déjà trouvé » pour peu qu’on voit une Smart garée face au trottoir et tenir dans la place pendant notre recherche, et on est verrouillé. Du coup lors de l’achat de la prochaine voiture, on va au moins envisager la Smart.

Enfin la couleur unie et vive choisie fait ressortir la pub simplement du gris urbain environnant. Sans être flashy, le choix des couleurs a été soigné.

Analyse :

La pub bénéficie de deux facteurs qui augmentent mécaniquement sa qualité :

1 La publicité n’est pas destinée comme 90% des autres pubs à la ménagère. En effet, est ce qu’une mère ou un père de trois enfants va acheter une Smart pour transporter sa famille ? Évidement non. Ainsi les rédacteurs de la pub ont déjà plus de liberté que les créatifs du film/livre 99 francs (14.99€) qui essayent de vendre des Danone en faisant des blagues philosophiques. Pour cette campagne ils ont pu se lâcher et ça se voit !

2 Les marques de voitures font partie des clients disposant des plus importants budgets pour leurs com. Ce qui a du certainement aidé a la mise en place d’une campagne ou quasiment toutes les affiches sont uniques et géolocalisées.

La cible de la pub est pour moi l’urbain au revenu au dessus de la moyenne. Il se rapproche du client potentiel de la Mini (BMW) qui accapare depuis trop longtemps les parts de marchés de la voiture à la mode pour jeune ou moins jeune branché/riche urbain. En effet la Smart a son coup à jouer surtout en ces temps de réduction de place de centre ville. Pour mémoire la ville de Strasbourg a diminué de moitié les places disponibles au centre ville en 10 ans.  Et la tendance est nationale.

Il parait qu’à Paris 1/3 des automobilistes en circulation cherchent une place, voilà une cible parfaite pour les accroches géolocalisées de cette campagne comme celles-ci :

On peut remarquer le niveau élevé de l’accroche, en effet Alesia est l’endroit ou Jules César a conquis la Gaule en -52 avant J.C. grâce à un siège (à part un petit village d’irréductibles Gaulois). Cette référence historique n’est pas à la portée de tout le monde, mais elle l’est pour la cible potentielle. Je trouve ça très fin de cibler grâce au niveau élevé de l’accroche les futurs clients qui sont un peu plus cultivé que la moyenne. Et cela rejailli en même temps sur la Smart qui devient en même temps la voiture des gens cultivés. Je rajouterai également que ce n’est pas seulement des références culturelles il y a aussi de fins jeux de mots. Car j’imagine bien que la Smart n’est pas uniquement destinée aux profs agrégés parisiens. Je doute que les marques Low cost s’alignent sur ce créneau.

De même pour l’avenue  Emile Zola, ou l’on doit savoir qu’un des temps fort de la vie de l’écrivain a été le « J’accuse » dans le journal l’Aurore pour l’Affaire Dreyfuss. La stratégie est la même et l’effet est d’autant plus fort si on se sent supérieur à la masse en comprenant la référence. ça  fait plaisir. Cette effet doit être aussi ressenti lorsque, au volant d’une Smart, on trouve une place juste devant le cinéma/théâtre/travail grâce à la petite taille de la voiture. On doit certainement se sentir plus malin que les autres. Ça Flatte.

La mémorisation de la publicité se fait grâce à une approche inhabituelle, du moins plus rare que d’habitude. On se sent heureux d’avoir compris le jeu de mot. Ce n’est pas le classique : « jolie fille/garçon avec nom de la marque en grand » ou encore mettre une personnalité en slip avec le nom de la marque en gros etc…

La campagne Smart « déjouez la ville » met en avant l’accroche humoristique/ciblé, la marque et la voiture viennent en deuxième partie dans l’ordre de lecture.

Ce type de structure a l’air de devenir (redevenir ?) à la mode, je pensais à la dernière campagne Meetic pour la st valentin.

Néanmoins je la trouve moins bonne que celle de la Smart.

Conclusion :

Une prouesse logistique que d’avoir pu mettre des affiches avec des accroches géolocalisé partout en France. Grâce à ça les accroches font un effet remarquable, et il n’est pas rare que la personne qui voit la pub cherche justement une place à l’endroit précis mentionné dans l’accroche. C’est pour ça que je pense que cette campagne restera dans les mémoires, ce qui est très rare compte tenu des milliers de pub que nos yeux urbains visionnent chaque jour de l’année.

Enfin je dirai que la campagne cible son client de façon plus fine que d’habitude, en effet les autres marques sont plus directes, par exemple Rolex et Roger Federer (car les amateurs de tennis sont plus riches que la moyenne) ou encore les casques Seinheiser qui utilisent David Getta dans leur pub pour cibler les adolescents…

La campagne Smart cible les futurs clients de façon intellectuelle grâce à leurs accroches. Ce qui crée une relation spéciale entre la pub et celui qui la comprend.

Pub TV Castaluna canal+

janvier 22, 2012


Premières impressions : pub tv pour le site d’achat en ligne Castaluna qui passe sur canal+. Canal + est la chaine de grande écoute branchée et parisienne par excellence, il y a donc du sens à passer cette pub sur canal+ vers 12h avec cette musique de fond branchouille, rien qu’avec cela je comprends déjà qu’ils veulent dire : »vous êtres grosse, mais vous pouvez quand même bien vous habillez » tout à fait vrai, mais je pense que les femmes concernées le savaient déjà, elles ne savaient juste pas où acheter.  D’ailleurs juste à ce propos les modèles utilisées sur le site n’ont pas toutes l’air d’avoir de grandes tailles… :

Analyse : « ses formes, son style, j’adore » cela sélectionne le public aux femmes rondes qui aiment séduire, sentiment accentué par la voix grave du narrateur. On croit toujours que ce phénomène est nouveau alors que depuis le moyen âge au moins la femme ronde a toujours incarné le désir, il n’y a qu’à aller dans un musée des Beaux Arts (celui de Strasbourg par exemple 🙂 ) et voir le nombre de femmes rondes représentées nues sur les tableaux. Bref.
C’est un bon exemple de marketing de niche très bien exécuté, d’où mon envie de parler de cette pub. Les femmes rondes (attention, on ne dit plus « grosses ») qui veulent séduire et qui s’assument. Je trouve ça bien car une fille qui s’assume est toujours plus jolie qu’une fille complexée (de mon point de vue en tout cas). Cette pub fait prendre conscience à cette minorité de femmes qu’elles font partie d’un groupe qui a ses codes et maintenant son site de vente => Casteluna. Réussir cela grâce à une courte phrase et une femme forte qui danse je trouve ça plutôt difficile. Mais ils ont réussi.
Les détails : un petit bémol concernant la créativité, en effet ils ont choisi la sécurité en copiant allégrement le clip de Beyoncé : All the Single Ladies, vu plus de 150 000 000 de fois sur YouTube.


En effet ils auraient pu trouver par eux même une situation où la femme s’affirme et séduit sans reprendre carrément les vêtements de Beyoncé et son lâché de cheveux. Par exemple, une femme ronde sur un vélo avec une robe plutôt légère habituellement portée par des filles minces et de beaux garçons qui se retournent pour la regarder. Je suis sûr qu’il y avait d’autres solutions que la copie.

conclusion : Le plan sur le visage rempli de tâches de rousseur du modèle avec un texte écrit et lu : « toutes les marques de prêt-à-porter et de lingerie à partir du 42 ». L’ajout de « lingerie » est certainement volontaire pour encore une fois marquer le côté séductrice des femmes rondes futures clientes du site.
Conclusion une pub bien exécutée mise à part la copie du clip de Beyoncé, une pub qui m’a d’autant plus marqué que juste après, et c’est pas des conneries il y avait une pub pour Weight Watcher. Vive la schizophrénie !

Campagne mars 2010 ING direct

janvier 16, 2012

Contexte : affiche 4xm de ING Direct visibles sur des panneaux près et dans les villes. Campagne de teasing en mars 2010.

Première impression :
L’affiche est épurée, ce qui est en général requis pour ce genre d’affiches car les gens n’ont que très peu de temps pour la voir car ils sont en voiture ou en sprint à vélo, à moins qu’il n’y ait des bouchons juste à ce moment là, d’ailleurs je me demande si les annonceurs payent plus chers les emplacements qui ont de fortes chances d’être embouteillés, en tout cas ça serait futé de la part de JCDecaux ! Bref.
Donc je disais que l’affiche est épurée, ce qui plait aussi en général aux CSP+ qui sont les cibles évidentes des banques (qui prêterait à un pauvre ?) le message est clair et la femme blanche.

Analyse :
Évidement le « ils l’ont déjà fait… » me fait immédiatement penser a un acte sexuel, car au fond on est tous des pervers… donc ça va intéresser beaucoup de monde surtout que le modèle féminin sur l’affiche n’est pas vraiment laid. La technique dite du « j’évoque le sexe ça fait vendre » est utilisée ici pour une banque, ce qui est assez particulier pour le noter.
Deuxièmement la couleur orange qui est sur le bas de l’affiche. C’est également la couleur du pull du mannequin. Elle évoque soit un produit bon marché ou alors les Pays-Bas. Dans ce cas c’est les Pays-Bas car la banque ING est filiale du groupe néerlandais du même nom.  Outre les tulipes, le pays est également connu pour son accès légal au cannabis.
J’ai donc pensé premièrement a une femme ayant pris du cannabis en regardant cette pub (je ne connaissais pas ING) vu la tête particulièrement souriante du mannequin. Plutôt éloigné du message que les annonceurs voulaient faire passer…
Enfin concernant le teasing « vous en saurez plus le X/X » personnellement je trouve ça complètement sans intérêts, je ne me suis pas endormi tous les soirs après avoir vu cette pub en me disant que je ne pouvais plus attendre ce fameux 8 mars pour savoir quel nouveau produit j’allais pouvoir acheter.
Ça m’a seulement rappelé une pub des années 80 plutôt réussi pour un afficheur:

Conclusion : l’agence de pub a utilisé le sexe et adapté une pub des années 80 pour une banque en ligne. Ça va certainement ramener des jeunes à qui des habits et un téléphone à la mode ne suffisent plus, et qui voudront aussi la banque à la mode pour avoir la panoplie complète de l’esclave. C’est-à-dire les jeunes bobos/hipster urbains qui ne manqueront pas de gagner beaucoup d’argent dans l’entreprise à papa. Bon, j’exagère un peu mais c’est une bonne cible pour une banque lorsque l’on sait que très peu de gens changent de banque au cours de leur vie, et s’ils le font c’est pendant leur jeunesse.